Marre du bien-être à gogo

Lorsque j’ai fait ma formation en Ayurveda, mon professeur, Atreya Smith, ne cessait de nous répéter cette phrase qui résonne souvent dans ma tête : “L’Ayurveda n’est pas du bien-être”.


Aujourd’hui, les dérives commerciales et marketing des pays occidentaux sur cette pratique (qu’on retrouve même en Inde désormais) ne font que grandir.

Heureusement, il existe toujours des vrais lieux profondément ancrés dans les traditions qui pratiquent l’Ayurveda de manière thérapeutique. Cependant, de plus en plus de projets, surfant sur la vague de cette sagesse prennent des airs de mode et poussent un peu partout Je les qualifierai “d’espaces de bien-être inspirés vaguement de l’Inde”.

Je refuse que le mot Ayurveda soit utilisé à tort et à travers !

Quand on scrolle sur les réseaux sociaux, ça fait peur. On voit de l’Ayurveda à toutes les sauces : en complément dans du café, en crème de luxe, en formation 50h certifiante pour devenir thérapeute…, tout ceci me sidère.

A force, j’ai peur que les gens ne comprennent pas la grandeur de cette sagesse ancestrale, j’ai peur que le capitalisme s’empare de ces connaissances pour en faire un business de plus auprès des CSP+, j’ai peur que les gens se mettent à consommer l’Ayurveda comme ils consommeraient des anxiolytiques…

Alors s’il-vous-plaît, gardez toujours avec vous votre esprit critique quoiqu’il arrive ! Quand vous verrez le mot Ayurveda estampillé sur une crème, une boisson, un institut de beauté, un hôtel de luxe, etc, demandez-vous toujours ce qu’il y a derrière : qui a été exploité pour créer ces produits, où sont ils fabriqués …

S’il s’agit d’un lieu, demandez leur s’ils savent ce que signifie le samkya, purusha, prakriti ou tout simplement un dosha, par exemple s’ils vous citent juste Vata, Pitta, Kapha, partez en sifflotant…


Pendant la colonisation britannique, la pratique de l’Ayurveda avait été interdite en Inde et au Sri Lanka sous peine de sanction. Aujourd’hui dans le monde, des personnes blanches qui n’ont jamais mis les pieds en Inde ni même rencontré un vrai vaidya vendent des formations et des produits dits ayurvédiques pour des milliers d’euros.

Dites-moi, à quel moment la colonisation s’est-elle arrêtée ici ?

Autant de questions que je me pose sans cesse à mesure que je pratique tout en gardant les pieds sur Terre et en me donnant pour mission de rappeler ceci à chaque personne qui met les pieds dans mon atelier :

L’Ayurveda, ça s’expérimente, ça se ressent, ça se vit en se découvrant soi-même au quotidien, ça ne s’achète pas, ça ne procure pas de guérison instantanée, c’est un chemin qui signifie la connaissance de la vie…

Les vrai.e.s praticien.nes sont celleux qui vous adent à avancer sur ce chemin, rien de plus, rien de moins.

Tout peut être ayurvédique si on a envie. Seulement, il me semble indispensable de le faire dans un certain respect.

Sur ce, bonne tisane au romarin, c’est très bon pour la toux et on en trouve partout en France. C’est purement ayurvédique ! :)


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