Témoignage sur l’endométriose

1/4 des femmes qui me consultent ont des soucis liés à leur cycle menstruel.

Beaucoup ne savent pas que souffrir pendant les règles n'est pas la norme.

Selon l'Ayurvéda, les règles sont un phénomène formidable de la vie d'une femme nous reliant au cycle de la nature et nous permettant de vivre en harmonie avec notre environnement.

Les douleurs excessives sont censées pouvoir être apaisées par l'alimentation, l'hygiène de vie et parfois des plantes.

A travers l'Histoire de l'humanité, les règles sont encore parfois tabous, perçues comme négatives, embêtantes voire sales !

Aujourd'hui, en 2023, on se retrouve avec une recrudescence de problématiques liées au cycle féminin. 

En allant creuser la cause, l'Ayurvéda incrimine la pollution, les perturbateurs endocriniens et nos rythmes de vie complètement inadaptés. 

Parmi ces troubles, l'endométriose est un cas dont on entend de plus en plus parler mais qui reste malheureusement encore très mal géré par de nombreux médecins et gynécologues.

Si vous souffrez d'endométriose, n'hésitez pas à vous tourner également vers des pratiques complémentaires (médecine ayurvédique, chinoise,...) à celle de votre gynécologue car il existe bien souvent d’autres pistes que de prendre la pilule, devoir poser un stérilet ou subir un traitement chirurgical…

Voici le témoignage d'une de mes patientes.

“Quand j’ai jeté le paquet d’ordonnances cumulées sur plusieurs années peu avant l’année 2021, je ne me doutais pas qu’elles m’auraient servie pour prouver au Conseil de l’ordre des médecins (CODM) que j’ai bien mentionné mes douleurs à mon gynécologue. J’ai bien souffert de douleurs pelviennes, de dysménorrhée, autrement dit j’ai bien enduré des douleurs liées à mes règles. Ces ordonnances auraient démontré que mon gynécologue ment lorsqu’il nie avoir entendu parler de mes douleurs.

Nier ma douleur n’est pas anodin parce que la douleur est le symptôme majeur de l’endométriose. Une endométriose profonde qu’on m’a diagnostiquée avec une adénomyose. Autre fait non négligeable, mon ancien gynécologue a rédigé une thèse sur l’endométriose ; ce que j’ignorais avant mes passages aux urgences gynécologiques.

J’ai porté plainte contre mon ancien gynécologue. Un gynécologue que je consultais depuis des années. J’ai demandé des sanctions contre ce Dr pour manquement à certains articles du code de la déontologie médical.

Origine de la plainte

Au départ, je pensais juste signaler mon gynécologue au conseil de l’ordre des médecins parce qu’après l’avoir consulté encore une fois pour une ménorragie (règles abondantes) et métrorragie (saignements en dehors de la période des règles) l’association de médicaments prescrits a provoqué l’effet inverse de ce qui était recherché. Mes règles excessivement abondantes après une mini accalmie sont devenues torrentielles provoquant par la même une insuffisance respiratoire.

D’après les explications scientifiques de l’interne qui m’a traitée en premier aux urgences gynécologiques, l’association de médicaments consommés ne pouvait que provoquer la reprise des saignements.

J’ai su en voyant les mines des médecins, le caractère sérieux de ce qu’il m’était arrivé. On ne m’a rien dit directement, mais l’interne et le gynécologue de garde m’ont suggéré de manière appuyer de changer de gynécologue.

Dans ces urgences, j’ai l’impression pour la première fois qu’on s’interroge sur les causes de mon mal.

Pour moi les règles douloureuses irrégulières et abondantes c’était ma norme. Avec les années, ma vie se résumait à des règles interrompues par quelques jours sans règles. Les douleurs je les ressens dès mes premières règles, « c’est normal » on me dit. Je réussissais parfois à faire diminuer la douleur avec des antalgiques et les fameux spasfon, mais souvent ça ne suffisait pas. Par conséquent, je manquais les cours. Parfois, un parent venait me chercher au lycée, à la fac. Je me revois allongée sur le sol des toilettes à la fac et ma copine qui court chercher du secours. On est aussi venu me récupérer dans le bureau des pompiers des transports en commun.

Au travail, je serrais les dents.

Ces douleurs il en a toujours était question avec la longueur et l’abondance des règles dans le cabinet de mon gynécologue.

Une explication à mes douleurs

Un autre passage aux urgences gynécologique et une transfusion de fer plus tard, je suis en consultation avec le nouveau gynécologue. J’ai pu lui apporter mon dossier médical, une petite feuille avec quelques notes, obtenu non sans mal.

Par lettre recommandée, j’ai signalé à mon ancien gynécologue mes passages aux urgences et les conséquences de l’association des médicaments prescrits sur ma personne ; je tentais de prévenir des effets similaires chez une autre de ses patientes. Je réclamais par la même occasion mon dossier médical. Cette lettre recommandée avec accusé de réception le Dr n’est jamais allé la chercher, elle m’est revenue. C’est donc par téléphone que j’ai fait cette demande de dossier médical. Il m’avoue avoir bien pris connaissance d’une lettre recommandée à retirer, mais n’y être pas allé. J’ai récupéré mon dossier médical entre deux patients « Bonjour, merci, Aurevoir ».

Mon nouveau gynécologue veut pousser son examen et prescrit une IRM ce que n’a jamais prescrit mon ancien gynécologue après tant d’années. Les résultats sont sans appel, je souffre entre autres d’endométriose profonde et d’adénomyose (symptôme de l’adénomyose ménorragie métrorragie dysménorrhée).

Les traitements possibles sont discutés avec mon nouveau gynécologue. Je demanderai un autre avis. Entre-temps, j’effectue des recherches sur l’endométriose.

On a beaucoup parlé de l’endométriose ces dernières années, mais parce que j’étais suivi par un gynécologue de manière régulière je ne me sentais pas concernée.

Un gynécologue « expert » de l’endométriose qui n’en connait pas les symptômes.

Je réalise une recherche à la bibliothèque nationale, je tape endométriose et qu’elle n’est pas ma surprise, le nom de mon ancien gynécologue figure en très bonne position dans la liste des résultats. Il a rédigé une thèse sur l’endométriose.

La surprise passée, j’ai consulté le document. Bien que perplexe quant à la légèreté du contenu et la forme du mémoire, j’y trouve une liste de symptômes de l’endométriose. Les symptômes que je n’ai cessé de lui décrire y figurent.

Ce n’est donc pas un hasard que ce Dr nie avoir eu connaissance de mes douleurs.

Lors de la réunion de conciliation, première étape avant la transmission de la plainte au CODM, le Dr n’a pas hésité à me dire en face que je ne lui avais jamais mentionné des douleurs et que je ne l’avais consulté qu’irrégulièrement. C’est resté sa ligne de défense.

Conclusion de ma plainte pratiquement deux ans après

Les membres du jury du Conseil de l’ordre des médecins ont rejeté ma plainte. Ils ont conclu que le Dr avait suivi le code de déontologie. Pour justifier leur rejet, ils ont largement repris les arguments de mon ancien gynécologue.

Dans leur conclusion, j’ai constaté que les éléments de ma plainte avaient été édulcorés : des éléments sur les raisons de mes passages aux urgences se sont perdus… sans doute dans les couloirs du CODM.

Quand je repense à toutes ces ordonnances que j’ai mises à la poubelle, je regrette que la pharmacie n’ait pu m’aider qu’avec une copie d’ordonnance.

Je me pose des questions :

Est-ce que les membres du jury du conseil de l’ordre ont réellement lu mon dossier ?

Si oui, considèrent-ils que trois à cinq rendez-vous par an chez le gynécologue constituent une irrégularité dans les consultations ?

Est-ce que les douleurs menstruelles chez une femme sont si rares pour ne pas mettre en doute la parole du gynécologue ?

La grande énigme, et non des moindres, pourquoi un gynécologue qui a rédigé une thèse sur l’endométriose ne sait pas la diagnostiquer ?”

Juin 2023

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